Les entreprises de la région de Tanger-Tétouan appelées à être plus innovantes et plus créatives pour être compétitives (président de la CGEM-Nord)

– Propos recueillis par: Sanae El Ouahabi-.

Tanger – Les entreprises implantées dans la région de Tanger-Tétouan sont appelées à être plus innovantes et créatives pour prétendre s’imposer en tant qu’entités compétitives, a affirmé le président régional de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM)-Nord, Kamal Mazari.

“Pour réussir le pari de la compétitivité tant aux niveaux régional, national qu’international, les entreprises de la région de Tanger-Tétouan sont tenues d’investir davantage dans l’innovation et le transfert de technologies”, a précisé M. Mazari dans une interview accordée à la MAP.
Pour ce faire, le responsable a fait savoir que la CGEM-Nord a mis en œuvre plusieurs mesures visant à se rapprocher davantage des opérateurs économiques de la région, à travers l’organisation des rencontres pour innover et échanger autour des problématiques spécifiques au niveau de la région, afin de déboucher sur des actions à réaliser pour consolider le processus du développement régional et national.
M. Mazari a, dans ce sens, estimé que le manque de compétitivité aux niveaux national et international des entreprises marocaines est dû notamment à l’introduction au marché marocain de produits similaires plus compétitifs, aux coûts d’importations des matières premières, à la multiplication des taxes dans les droits d’importation, aux dépenses élevées des facteurs de production, dont l’énergie et la logistique et à la longue procédure administrative liée aux importations des produits dits à double usage.
“Pour développer les exportations des entreprises installées dans la région et les encourager à chercher de nouveaux débouchés, on peut adopter des meilleures pratiques à l’international, en améliorant les coûts liés aux produits destinés à l’export, notamment à travers des exonérations de taxes à effet équivalent, tout en aidant les exportateurs par une contribution sur le fret et frais de transport et en mettant à leur disposition des études de marché par pays, leur permettant d’évaluer le niveau d’accessibilité”, a-t-il recommandé.
Il a également souligné la nécessité de promouvoir les politiques locales de formation, et ce à travers l’adoption des mesures nécessaires pour essayer de répondre aux futurs besoins de la région en termes de formation et de compétences.
Dans ce cadre, une convention a été signée entre l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC) et la CGEM-Nord, visant à entreprendre une étude sur les besoins de l’ensemble des secteurs de la région en compétences à l’horizon 2020 et à préparer des formations adéquates, a précisé ce professionnel.
Pour consolider l’entreprenariat régional, M. Mazari a proposé d’améliorer le climat des affaires par une meilleure intégration des acteurs économiques locaux, citant l’exemple du projet d’intégration locale de Renault, qui vise à explorer de nouvelles pistes potentielles, à réétudier les offres des entreprises dans le but d’améliorer la compétitivité des fournisseurs de rang 1 de Renault et à définir une liste de pièces de technologie non encore identifiée par Renault au Maroc.
Interrogé sur les actions mises en oeuvre par la CGEM-Nord afin d’encourager le recours à la médiation en cas de conflits entre patrons et employés, il a fait savoir que plusieurs accords ont été paraphés en décembre 2014, visant à mettre en place des commissions mixtes entre la CGEM-Nord et les syndicats signataires.
Le dispositif de médiation mis en place devra soutenir les opérateurs économiques à travailler dans la sérénité et à rassurer les investisseurs étrangers pour développer leurs affaires, a-t-il noté.
En 2015, la CGEM-Nord envisage de promouvoir davantage ce dispositif, à travers des actions de sensibilisation pour une meilleure efficacité, appelant les employeurs à avoir le réflexe de recourir à la médiation en amont du conflit.