FICMT : Le film documentaire, un bon exercice pour les cinéastes (président du jury)

FICMT : Le film documentaire, un bon exercice pour les cinéastes (président du jury)

vendredi, 3 avril, 2015 à 11:35

Tétouan – Le film documentaire est un bon exercice pour les cinéastes, dans la mesure où il exige de la recherche et de la documentation, a souligné l’expert et critique de cinéma algérien Ahmed Bedjaoui, président du jury du film documentaire de la 21ème édition du Festival international du cinéma Méditerranéen de Tétouan (FICMT).

Dans un entretien à la MAP, il a indiqué que tous les cinéastes qui font de la fiction devraient réaliser des documentaires pour revenir à la recherche et à la documentation, notant qu’il s’agit d’un bon exercice pour “apprendre à préparer leur sujet et à aller au fond des choses”.
Le documentaire est un genre qui passe à la télévision. Il peut être d’une grande qualité et se distinguer du reportage un peu rapide de la télévision, donnant ainsi une qualité esthétique qui permette aux gens d’aimer le documentaire et à nouveau d’aimer le cinéma, a relevé M. Bedjaoui, directeur du centre d’études internationales du journal El Khabar.
“Tout cinéaste est en mesure de réaliser des films documentaires”, a-t-il affirmé, précisant que le documentaire est un genre tout à fait différent, qui ne peut être défini sur la base de son format à savoir long ou court mais selon son contenu fiction ou documentaire, ce dernier est censé être un film qui décrit le monde, les groupes humains, les animaux ou la nature.
Cependant, le documentaire est souvent long, autour de 52 min, pour pouvoir entrer dans les créneaux de la télévision qui consomme ce format. Ainsi, les chaines de télévision peuvent facilement atteindre 60min de programme en meublant les 08 min restantes par de la publicité, a fait savoir cet ancien sous-directeur de la télévision algérienne (1976-85).
Le documentaire est un genre très neuf qui n’a pas été surexploité, il permet de connaitre le monde et de voyager sans visa, a-t-il ajouté, expliquant qu’en matière de fiction, le cinéma a fait, en un peu plus d’un siècle, le tour de toutes les idées cinématographiques, tout a été dit pratiquement au point qu’il devient très difficile de trouver un film qui surprend ou apporte quelque chose de nouveau.
Sur la différence entre le documentaire et la fiction (acteurs, mise en scène), M. Bedjaoui explique que la fiction contient souvent beaucoup de documentaire, étant donné que le metteur en scène qui ambitionne de réaliser un film sur un fait historique est tenu de se documenter sur l’époque pour être crédible.
De son côté, le documentaire comprend, lui aussi, une dimension fictionnelle. Ainsi, le réalisateur recourt à un moment donné à la fiction pour décrire ou raconter l’histoire ou le mode de vie par exemple des êtres humains ou des animaux en utilisant le même style des feuilletons de télévision ou d’un film.
Concernant le programme de cette édition, le professeur algérien a tenu à saluer l’introduction des films pédagogiques, relevant l’importance de réinsérer la culture cinématographique dans les écoles, en particulier dans un contexte marqué par le recul de la cinéphilie.
Le cinéma a accusé une régression à cause de la fermeture des salles, la désaffection du public, la domination du cinéma commercial, la propagation des DVD, a-t-il estimé, insistant sur l’impératif de revenir à l’école et à la pédagogie pour récupérer une partie du public perdu.
Et d’ajouter que la section des films documentaires dans le programme du FICMT comprend cette année une vingtaine d’oeuvres produites entre 2013 et 2014 qui traitent des thématiques variées avec une forte présence de l’actualité arabe notamment la Syrie.
Par ailleurs, M. Bedjaoui a dit avoir accepté avec plaisir cette mission contraignante de présider ce jury, étant lui-même un vieil ami du festival, notant que les membres ne doivent pas exprimer leur point de vue tout au long du festival.
Pour l’attribution des trois prix de cette catégorie, il a souligné que le jury adopte une démarche de concertation et que chaque membre donne son point de vue, déclarant que le cas de figure idéal serait de recueillir l’unanimité autour des documentaires qui seront primés.
Le grand prix sera décerné au documentaire qui s’illustre parmi les treize en lice, alors que le prix du jury ou le coup de cœur du jury récompensera le travail apprécié par ses membres mais qui ne réunit pas tous les critères de qualité requis pour remporter le grand prix. Quant au prix de la première œuvre, il sera attribué à l’un des quatre cinéastes en lice ayant réalisé leur premier film.
Pour conclure, il s’est dit heureux d’être au milieu de la famille artistique et cinématographique marocaine et méditerranéenne lors de ce rendez-vous annuel qui favorise l’échange entre les pays du pourtour de la Méditerranée.

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