UE: le projet européen à l’épreuve de défis majeurs en 2019

UE: le projet européen à l’épreuve de défis majeurs en 2019

vendredi, 11 janvier, 2019 à 16:33

Par Afaf Razouki

Bruxelles – Si 2018 a été une année marquante pour l’Union européenne (UE), 2019 s’annonce encore plus cruciale pour l’avenir du vieux continent, confronté à des défis d’envergure sur les plans politique, économique et social, cristallisés autour de deux événements majeurs: le départ du Royaume-Uni de l’UE et les élections européennes.

Bruxelles entame ainsi l’année pied au plancher avec une multitude de dossiers dont l’issue sera déterminante pour le bloc communautaire déjà fragilisé par des incertitudes et des divergences de plus en plus consistantes entre les Etats membres, dans un contexte politique de plus en plus délicat.

Et le ton sera donné dès le 15 janvier avec le vote décisif des députés britanniques sur l’accord de retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne que le gouvernement de Theresa May a négocié avec Bruxelles.

Engagée dans une bataille parlementaire acharnée pour obtenir un vote favorable, la Première ministre britannique joue ses dernières cartes pour sauver cet accord conclu au forceps après des mois de négociations âpres et compliquées.

Alors qu’aucune majorité évidente ne se dessine au Parlement britannique, le suspense reste entier concernant l’épilogue de ce feuilleton à rebondissements dont le scénario du dernier épisode semble encore incertain.

Le texte fait en effet l’objet de nombreuses critiques aussi bien de la part des “Brexiters” que des partisans du “remain” qui espèrent encore un revirement de situation.

Si le Parlement britannique n’approuve pas l’accord défendu par Theresa May, le Royaume-Uni mettra fin, le 29 mars prochain, de manière désordonnée à plus de quatre décennies d’appartenance à l’Union européenne, à moins que le gouvernement britannique ne demande à l’UE de prolonger les négociations ou révoque carrément sa demande de retrait du bloc communautaire.

Ces scénarios aussi incertains les uns que les autres accentuent les doutes dans les milieux politiques et économiques européens et britanniques, lesquels mettent les bouchées doubles pour amortir le choc du Brexit et anticiper ses conséquences.

Dans ce sens, la Commission européenne avait dévoilé récemment un plan d’action d’urgence pour se préparer au scénario d’une éventuelle absence d’accord sur le Brexit.

Ce plan, qui prévoit diverses mesures pour anticiper et limiter les conséquences “graves” d’un no-deal, vient en réponse à un appel lancé par le Conseil européen (article 50), qui demande d'”intensifier, à tous les niveaux, les travaux de préparation aux conséquences du retrait et à tout ce qui pourrait advenir”.

Il comprend quatorze mesures concernant un certain nombre de secteurs pour lesquels la commission estime que l’absence d’accord “serait source de perturbation majeure pour les citoyens et les entreprises dans l’UE à 27”. Il s’agit notamment des services financiers, du transport aérien, des douanes et de la politique climatique.

L’UE tente tant bien que mal de limiter les dégâts d’autant plus que la Commission européenne prévoit pour 2019 un ralentissement de la croissance du PIB à 1,9% dans la zone euro et à 2% dans l’ensemble de l’Union.

Ces perspectives économiques peu réjouissantes laissent planer le doute sur la qualité et la viabilité des finances publiques des Etats membres lourdement endettés, attisant les craintes quant à des retombées négatives sur les secteurs bancaires nationaux et sur la stabilité financière de l’Union.

Cette stabilité est également affaiblie par le débat sur l’avenir de l’euro, alors que la monnaie unique vient de souffler sa 20ème bougie.

De nombreuses voix s’élèvent pour recommander un retour aux monnaies locales, pointant du doigt l’absence de solidarité budgétaire européenne et les disparités profondes entre les économies des Etats membres.

Autre fait marquant de l’agenda européen en 2019 et qui est tout autant entouré d’incertitudes: les élections européennes prévues du 23 au 26 mai 2019.

Ce scrutin, qui verra les citoyens des Etats membres élire leurs représentants au Parlement européen, se tiendra dans un contexte spécial, marqué par de vives inquiétudes sur une éventuelle percée des partis populistes et d’extrême droite.

Et la montée en puissance de ces formations politiques eurosceptiques lors des récentes échéances électorales un peu partout en Europe n’ont fait que raviver ces craintes.

En perspective de ce rendez-vous électoral d’extrême importance, les leaders de ces partis, qui ne laissent passer aucune occasion pour exprimer leur hostilité au projet européen et aux valeurs qu’il véhicule, s’activent pour nouer des alliances stratégiques.

Partageant le même repli identitaire et une véritable obsession sécuritaire, ils aspirent à constituer un véritable contre-pouvoir souverainiste au sein de l’UE, capable de freiner les législations visant à renforcer l’intégration européenne.

Pour arriver à leurs fins, ces dirigeants anti-européens se nourrissent des peurs et des inquiétudes des citoyens pour gagner des points en brandissant notamment les “spectres” de l’immigration et du terrorisme.

Une stratégie payante comme le font ressortir les résultats de l’Enquête “Eurobaromètre standard” de la Commission européenne publiés en décembre dernier.

Selon l’enquête, l’immigration reste la principale préoccupation des citoyens européens à l’approche des élections européennes, tandis que le terrorisme reste la deuxième préoccupation la plus importante au niveau de l’UE.

Le refus récent de plusieurs pays européens d’accueillir des centaines de migrants bloqués en Méditerranée à bord de navires d’ONG ne fait qu’accentuer les dissensions entre les pays qui rechignent à trouver un terrain d’entente en matière de gestion de la question migratoire.

Des divergences qui en disent long sur les menaces qui planent sur l’avenir de l’Europe et mettent à rude épreuve la solidarité entre ses Etats membres.

C’est dans ce contexte spécial que la Roumanie vient de prendre la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne pour un mandat de six mois.

La Roumanie, qui s’est retrouvée ces derniers mois dans le collimateur de la Commission européenne pour sa réforme très contestée de la justice, aura fort à faire pour prouver qu’elle est en mesure de s’acquitter de sa mission.

Pour ce faire, la présidence roumaine a fixé une série de priorités visant à répondre aux attentes et préoccupations des citoyens européens.

Il s’agit notamment de stimuler la croissance et les investissements, de renforcer la sécurité intérieure, de promouvoir les valeurs européennes et de lutter contre le racisme, la xénophobie, l’intolérance et le populisme.

Interrogés sur leurs attentes de la présidence de leur pays du Conseil de l’UE, des eurodéputés roumains ont nourri l’espoir de voir leur pays gérer de manière “active et intelligente” le Brexit et les élections européennes.

Ils ont également estimé que les négociations sur les perspectives financières pluriannuelles pour la période (2021-2027) seront un test tant pour la Roumanie que pour l’UE, insistant que “redéfinir le futur de la communauté européenne exige une transposition concrète en terme de mesures et de financement”.

“L’Europe, là où c’est nécessaire, doit agir comme un seul homme”, avait insisté le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker lors de son dernier discours sur l’état de l’Union. Un appel à l’unité plus que jamais d’actualité pour serrer les rangs de l’Union afin de relancer un vrai projet européen commun.

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